Ecrit par Antigone
"Métro, boulot, dodo". Cinquante ans après sa création, ce slogan est loin de faire rêver les nouvelles générations en France. Une partie des millennials s’oriente vers un autre paradigme, qui place le bien-être personnel avant l’entreprise.
On parle de bien-être au travail pour caractériser la bonne qualité de vie des salariés au sein de leur entreprise. Le bien-être du salarié est une notion très large. On peut distinguer :
Les problèmes « matériels » : le cadre de travail (confort, luminosité, conditions techniques), la sécurité (les fameux accidents de travail).
Les problèmes psychosociaux : stress, burnout et bore-out (épuisement professionnel), mauvaise reconnaissance, harcèlement, déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle…
Le bien-être au travail possède de nombreux impacts positifs sur la productivité et la performance des salariés, et renforce ainsi la compétitivité de l’entreprise par de nombreux biais.
Les Millenials ne se retrouvent pas dans le fonctionnement actuel des entreprises. L’argent, le succès, sont des finalités qui passent à présent au second plan. On sait en effet que les moins de 30 ans privilégient aujourd’hui des valeurs telles que le bien-être au travail, la prise en compte de la vie privée. Il faut savoir faire preuve de flexibilité dans la façon de travailler et sur les horaires, augmenter la qualité de vie au travail, adopter un management plat ou encore miser sur le travail collaboratif.
Les Millenials ont « la bougeotte ». Ils aiment voyager et être libres. Ce besoin d’indépendance est compliqué à gérer pour une entreprise qui veut stabiliser et fidéliser ses salariés. Elle doit donc faire preuve de flexibilité, notamment, en premier lieu, pour les horaires de travail. Pour les Millenials, ce n’est pas la présence au bureau qui est importante mais bien le résultat de leurs actions. Ils n’ont aucun problème à travailler plus tard ou à venir plus tôt, tant que leur vie personnelle conserve une place prépondérante. L’instauration généralisée du télétravail est pour eux majeure. Pouvoir travailler à domicile est d’ailleurs souvent un argument de poids pour les conquérir.
On a à peine le temps de s’habituer au terme burn-out (le syndrome d’épuisement professionnel qui résulte d’une surcharge de travail), que de nouveaux “maux” arrivent. Des mots relatifs au mal-être en entreprise s’étoffent avec la naissance du bore-out (épuisement professionnel provoqué par l’ennui et une sous-charge de travail) et plus récemment du brown-out (épuisement professionnel provoqué par une perte de sens), qui a frappé de nombreux Français avec le Covid.
Les bullshitjobs
Concept plus récent que les autres, l’idée de brown-out a émergé suite aux travaux de l’anthropologue David Graebler qui a défini la notion de « bullshit jobs » que le français traduit de manière familière par « métiers à la con ».
La théorie de Graebler est que le capitalisme, au lieu d’aboutir à une baisse progressive du temps de travail grâce à la mécanisation et le progrès technique, donne au contraire naissance à une multitude de bullshit jobs, vides de sens, pour occuper les masses. Vous pensez en souffrir ? Alors lisez bien.
Parmi les symptômes du brown-out, on retrouve :
C'est l'arrivée des générations Y et Z qui a permis de transformer la vision du travail et il en va, à présent, de la réputation de l'entreprise. Comment faire pour créer un environnement sain et de bien-être au sein de son entreprise ?
Désormais, les entreprises n'hésitent pas à investir dans des espaces exclusivement aménagés pour le bien-être des collaborateurs. Il s’agit généralement d'espaces hors du bureau ou de l’open space, calmes et permettant de faire une réelle pause. Cet espace de collectivité est un point de ralliement social qui permet d'améliorer la communication entre les équipes.
Selon une étude du Bureau International du Travail, le stress professionnel est en augmentation constante et les dépressions de plus en plus courantes. Les objectifs irréalisables et la pression du temps sont les facteurs principaux du stress en entreprise. Plus que de prévoir des plans d’accompagnement pour prévenir les éventuels ‘burn-out”, il s’avère plus efficace d’offrir un espace de travail sain où le stress et la pression n’ont pas leur place.
Dialoguer avec les collaborateurs, demander des feedbacks, être à l’écoute de certaines problématiques ou tensions qu’il peut y avoir et ne pas minimiser le sentiment des collaborateurs.
Antigone
Auteur(e)
Rédactrice pour abacane depuis les prémices, je vous partage mes envies et mes centres d'intérêts au travers d'articles divers et variés. Pour ceux qui se posent la question, je vous rassure : mon pseudo n'a rien à voir avec une animosité envers les "gones" (en plus je ne suis pas lyonnaise) ;)
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