Ecrit par Antigone
Pour attirer la vie sauvage dans votre jardin, agrémentez-le d’une petite mare et construisez-la entre mars et septembre, pour que les plantes et les animaux aient le temps de s’y établir avant l’hiver.
Une mare apporte avec elle toute une biodiversité. Au lieu de faire un bassin stérile, privilégiez une mare, vous avez tout à y gagner. De manière générale, les zones humides sont en voie de disparition. Entre réchauffement climatique et urbanisation, les mares disparaissent trois fois plus vite que les forêts. Or, elles constituent l’un des milieux les plus riches en biodiversité. Elles abritent quantité d’espèces animales et végétales protégées : grenouilles, crapauds, tritons, libellules, notonectes, sans compter les chauves-souris et les oiseaux qui viennent manger des insectes, boire et parfois se baigner.
Il y a aussi de nombreux aspects pratiques à avoir une petite mare sur son terrain. Ce point d’eau permet d’abreuver vos animaux domestiques (si vous avez des poules, par exemple) de façon plus ou moins automne. C’est un gain de temps et de confort de ne plus avoir à remplir régulièrement les différents abreuvoirs.
L’idéal, si cela est possible, est de suivre ce qui existe déjà sur le terrain : une zone déjà souvent humide, un endroit en bas d’un terrain en pente où l’eau de pluie à tendance à s’accumuler… Suivre ce que la nature « propose » déjà, c’est s’éviter beaucoup d’efforts.
Sinon, installez-la de préférence dans un endroit sec et plat. L’endroit doit être ombragé l’été, entre 12 et 16 heures, mais sans être pour autant entouré d’arbres : l’abondance de feuilles pourrait entraîner l’appauvrissement en oxygène de l’eau, dû à l’accumulation de déchets organiques.
Mais attention, il faut aussi prendre en compte l’utilisation de la mare ! Evitez de la mettre trop loin du poulailler si vous comptez abreuver vos poules avec et qu’il faudra tous les deux jours aller faire des allez-retour pour ramener de l’eau dans l’abreuvoir !
En ce qui concerne le design, plus la mare sera « difforme » plus elle sera un lieu d’accueil à une multitude d’espèces animales et végétales. Par exemple, certains animaux vont s’épanouir dans une eau profonde de seulement quelques dizaines de cm, alors que d’autres auront besoin d’au moins un mètre d’eau. Faire une mare irrégulière, avec des profondeurs différentes, des pentes irrégulières, des recoins… c’est créer autant de microhabitats pour des espèces différentes.
Pour les plantes qui agrémenteront la mare, vous pouvez éventuellement prélever dans la zone humide la plus proche quelques spécimens de végétation aquatique : joncs, massette, iris, menthe…
Voici quelques plantes que l’on retrouve communément autour des mares :
À titre indicatif, comptez un budget de 1 500 € environ pour une mare de 10 x 7,50 mètres.
L’argile comme alternative à la bâche plastique
L’argile est un matériau étanche naturellement, largement utilisé pour la création de mares par le passé. Une fois le terrassement effectué, c’est le moment d’appliquer l’argile. Il convient d’étaler une couche de 20 cm à 30 cm sur l’ensemble de la future mare. Ensuite, elle devra être damée, afin d’assurer son étanchéité. Également, il est conseillé de mettre en eau rapidement afin que l’argile ne soit pas abîmée par des animaux ou des plantes.
Pour réaliser une mare 100 % écologique, vous pouvez la remplir avec de l’eau de pluie !
Dans le cas d’un tout petit bassin et si aucune autre solution n’existe, vous pouvez envisager de le remplir avec l’eau du robinet, mais cela a beaucoup d’inconvénients. L’eau du robinet est traitée avec des produits comme le chlore qui est mauvais pour les micro-organismes. Et si de surcroit vous posséder un adoucisseur, veillez à utiliser un circuit d’eau indépendant pour ne pas sur-solliciter celui-ci ; et les poissons n’apprécient pas l’eau adoucie.
Pour des bassins de petites ou moyennes tailles, vous pouvez utiliser l’eau de pluie. C’est une eau propre, abondante à de nombreuses périodes de l’année et généralement assez facile à détourner pour l’injecter dans la mare.
Une autre solution, c’est de dévier un ruisseau naturel pour remplir sa mare. Une fois la mare pleine, le trop-plein retourne dans le ruisseau, il n’y a donc pas d’impact négatif sur la nature, simplement la création d’un réservoir semi-naturel sous forme de mare. Mais cela implique d’avoir un ruisseau sur votre terrain !
Derniers conseils : ne pas mettre de terre au fond, ni introduire de poissons, qui sont nuisibles aux populations de batraciens. La mare, c’est tout un art…
Antigone
Auteur(e)
Rédactrice pour abacane depuis les prémices, je vous partage mes envies et mes centres d'intérêts au travers d'articles divers et variés. Pour ceux qui se posent la question, je vous rassure : mon pseudo n'a rien à voir avec une animosité envers les "gones" (en plus je ne suis pas lyonnaise) ;)
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